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Les industries culturelles et créatives : la culture au service de l’économie et de l’emploi

© KIKK Festival 2023

— Reprise de l'article de Vincent Liévin, parut dans le revue W+B #162

 

Par ses actions directes, Wallonie-Bruxelles International (WBI) favorise, partout dans le monde, la défense des intérêts de la Wallonie et de Bruxelles en assurant la visibilité et la promotion de ses talents culturels et artistiques. WBI travaille également à accompagner les états partenaires à développer une politique culturelle plus volontaire et mieux articulée afin de générer des sources de financement endogènes et pérennes.

 

«Nous percevons clairement les enjeux que représentent les Industries Culturelles et Créatives (ICC) pour le continent africain. Ces dernières années, tant au niveau international que dans de nombreux pays, les ICC deviennent un objet croissant d’étude et de développement. Particulièrement, ce sont les enjeux de politiques publiques reliant les ICC au développement économique et, par extension, social, qui occupent une place importante », explique Fabrice Sprimont, Directeur et chargé de missions à WBI. Et il ajoute : « Forts de notre histoire commune avec l’Afrique et des projets menés dans le cadre de notre coopération depuis une quarantaine d’années, nous avons l’ambition sur le continent africain de continuer à aller à la rencontre des dynamiques d’industries culturelles en permettant à nos opérateurs de s’ouvrir davantage aux transformations de cet espace géographique, d’encourager la mobilité réciproque des innovations et des innovateurs, en soutenant le KIKK par exemple, et de favoriser la circulation des talents africains (...) ».

 

UN INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
Rappelons que les Industries Culturelles et Créatives sont une activité économique à part entière, ce qui signifie concrètement que la culture est au service de l’économie et de l’emploi. « Il y a un intérêt économique certain puisqu’il y a des retombées économiques directes, à travers les emplois et les activités  que cela génère et aussi indirectes au travers du rayonnement, de l’image et de l’attractivité que cela procure pour le pays. Et nous pouvons également évoquer les retombées sur le tourisme ».

Il s’agit donc d’accompagner les états partenaires dans le développement d’une politique culturelle plus volontaire et mieux articulée afin de générer des sources de financement endogènes et pérennes.

« La réflexion que nous menons tente de porter sur de nouvelles articulations entre culture et développement ainsi qu’entre créativité/marché et société au travers du ‘mouvement’ des industries culturelles et créatives, à l’instar de ce qui a été développé à Spa », note encore Fabrice Sprimont.

 

 
Rencontre autour du thème « Afrique, Continent de l’avenir, avènement des industries culturelles et créatives », aux Francofolies de Spa 2022. © J. Van Belle - WBI

 

Pour rappel, à l’occasion des Francofolies de Spa 2022, la programmation accueillait notamment des artistes de Côte d’Ivoire, de République démocratique du Congo, de Suisse, de France et du Québec. Les professionnels s’étaient, eux, retrouvés autour du thème :
« Afrique, Continent de l’avenir, avènement des industries culturelles et créatives ». Cette conférence animée par Fabrice Sprimont recevait Motonobu Kasajima, anciennement Délégué général Wallonie-Bruxelles au Maroc et désormais en poste à Londres, et Frédéric Jacquemin, Directeur de la Fondation Marcel Hicter pour la démocratie culturelle, qui met en oeuvre plusieurs programmes d’appui aux acteurs culturels et créatifs en Afrique et en Europe.

 

 « La réflexion que nous menons tente de porter sur de nouvelles articulations entre culture et développement ainsi qu’entre créativité/marché et société au travers du ‘mouvement’ des industries culturelles et créatives… »

   —  Fabrice Sprimont, Directeur et chargé de mission à la Coopération directe à WBI

 


© KIKK Festival 2023

 

L’EXEMPLE DU KIKK
À Namur, le KIKK, le festival des arts numériques, a connu, en octobre, un énorme succès. « Cette année, la programmation axée autour de la thématique ‘Bodies of Water’ s’est étendue sur 5 jours, rassemblant 2.800 professionnels de 60 nationalités différentes dans les conférences et 25.000 visiteurs dans le parcours d’art à travers la ville de Namur. Nous avons également accueilli les ambassadeurs de plus de 39 pays différents », détaille Laura Latour, la directrice. « Le KIKK Festival poursuit sa croissance en tant que  plateforme internationale des Industries Culturelles et Créatives au coeur de l’Europe », ajoute-t-elle.

Pour WBI, Fabrice Sprimont souligne le gros effort qui a été réalisé cette année sur l’internationalisation du KIKK et singulièrement pour accueillir des créateurs et entrepreneurs du continent africain. Si l’internationalisation se développe encore, il faudra sans doute voir encore plus grand. « On commence à être limités dans les installations actuelles. On étudie donc différentes pistes pour pouvoir accueillir plus d’acteurs internationaux, sans que cela ne se fasse au détriment des Belges. On pense à des installations sur d’autres lieux importants ou à l’utilisation d’endroits déjà existants. D’autres bâtiments de la ville, mais pourquoi pas aussi des bars, des cellules commerciales vides… C’est quelque chose qui se fait déjà au South by Southwest d’Austin, la référence mondiale dans le domaine », explique Laura Latour.

 

 « Le KIKK Festival poursuit sa croissance en tant que plateforme internationale des Industries Culturelles et Créatives au coeur de l’Europe. »

   —  Laura Latour, Directrice du KIKK

 

ANTICIPER L’ÉVOLUTION DES ICC
WBI et l’APEFE (Association pour laPromotion de l’Education et de la Formation à l’Étranger) travaillent conjointement à un exercice prospectif permettant de tracer les contours du secteur ICC à l’horizon 2030 dans les pays partenaires. Sur base de scénarios intégrant l’évolution des tendances et le positionnement des acteurs principaux, un cadre référentiel à la coopération culturelle pour le partenariat Wallonie-Bruxelles/Afrique a pu être dressé.

Cette vue synthétique, critique et documentée qui sert d’appui à la coopération culturelle internationale de WBI et de l’APEFE pourrait se mettre oeuvre durant les prochaines années, alliant tant une vision prospective qu’une analyse de l’existant.

« Ce cadre référentiel pourra permettre à notre diplomatie culturelle d’évoluer. En effet, il s’agit d’accompagner les états partenaires à développer une politique culturelle plus volontaire et mieux articulée afin de générer des sources de financement endogènes et pérennes. Notre  réseau diplomatique de 12 Délégations générales constitue l’instrument principal de la représentation politique des Gouvernements auprès des partenaires institutionnels à l’étranger et un puissant vecteur de coopération culturelle ».

 

POTENTIEL ÉCONOMIQUE
L’espace francophone représentant 16 % du produit intérieur brut mondial (PIB) et 20 % des échanges mondiaux, le soutien aux ICC pourrait être une des solutions qui permettra de développer davantage son potentiel économique. De mettre sur le devant de la scène les possibilités de diversification économique qui sont un enjeu clé pour la plupart des États.

Notons, par exemple, que dans le rapport « L’industrie du film en Afrique » de 2021, l’UNESCO a estimé que le cinéma africain pourrait créer 20 millions d’emplois et générer 20 milliards de dollars par an.

Rappelons qu’en Belgique, et en particulier en Wallonie et à Bruxelles, les Industries Culturelles et Créatives représentent environ 5 % de l’emploi total des salariés (soit presque 185.000 salariés dans le pays), environ 9,8% de l’ensemble des indépendants (soit 73.000 indépendants dans le pays) mais aussi environ 8% du nombre total d’employeurs (7,4% en Wallonie et 11,5% à Bruxelles), soit presque 22.000employeurs et 4,8 % du chiffre d’affaires global (près de 5,5 % du chiffre d’affaires de la Wallonie et de Bruxelles, ce qui représente un chiffre d’affaires global de plus de 48 milliards d’euros dans le pays). C’est aussi 4,8 % du PIB, soit environ 15,6 milliards d’euros de valeur ajoutée.

 

► Retrouvez tous les détails de ce 162e numéro sur le site de Wallonie-Bruxelles International : « Les industries culturelles et créatives : la culture au service de l’économie et de l’emploi » 

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