Présentée par ELEKTRA depuis 2012, la Biennale internationale d’art numérique (BIAN) est de retour pour une 7e édition cet été. Notre grande exposition entièrement dédiée à l’art contemporain numérique, se tient du 31 mai au 21 juillet 2024 à Arsenal Art Contemporain à Montréal.
C’est sous le thème ILLUSION que vous sera proposée une réflexion sur notre ère post-factuelle, de post-vérité et de réalité alternative, un sujet qui secoue les actualités. En effet, la prolifération des technologies numériques de communication et des outils issus de l’intelligence artificielle (IA) contribuent à une désinformation, avec notamment les deepfakes. Nous pouvons déjà mesurer quelles sont les lourdes conséquences de ce déni du réel sur la vie de milliards d’habitants sur notre planète.
Pour cette septième Biennale, une vingtaine d’artistes provenant de trois continents abordent cette problématique de la perception du vrai et du faux, tout en explorant le domaine de la fiction spéculative.
Les artistes wallons Sébastien Lacomblez et Emmanuel Pire y présenteront leur installation Les formes vides (2024).
Les formes vides (2024)
Les formes ne sont pas différentes du vide et le vide n’est pas différent des formes.
Dans l'espace où nos pensées se manifestent, les images surgissent comme des entités en constante métamorphose. Ces manifestations, telles des créatures sans forme définitive, oscillent entre le familier et l'étrange, nous confrontant à notre impermanence. À la manière du métamorphe carpentérien dans The Thing, elles absorbent, imitent, et nous rappellent que toute identité est temporaire, sujette à dissolution et réinvention : des vagues qui prennent corps dans les tissus, dans la matière en mouvement.
Sébastien Lacomblez et Emmanuel Pire collaborent depuis de nombreuses années sur des projets variés. Ensemble, ils ont développé Optimum Park™, un dispositif performatif totalisant voire totalitaire, né de leur intérêt commun pour l'esthétique, la politique et la compréhension des processus techniques. Leur projet Conus Textile produit des tapisseries à partir d'un générateur d’automates cellulaires inspiré par un dangereux coquillage des mers du Sud. Leurs travaux explorent les relations entre les systèmes, avec un intérêt poussé pour les intelligences artificielles génératives.
Vous pourrez également contempler l'installation vidéo « Animal Locomotion » (2023) de l'artiste de Fédération Wallonie-Bruxelles Kurt d‘Haeseleer.
Animal Locomotion (2023)
Cette collection de GIF a été créée dans le
cadre d'une recherche en cours pour un projet de réalité virtuelle basé sur le travail d'Edouard Muybridge, un photographe du XIXe siècle célèbre pour ses études de mouvements de chevaux et d'humains, qui est souvent considéré comme l'inventeur officieux du GIF.
Ces interprétations par IA offrent une autre histoire du corps humain en mouvement et remettent en question la notion de mouvement physique par rapport à la vitesse.
En créant avec l'aide de l'IA, nous pouvons parfois avoir l'impression de communiquer avec une forme de vie extraterrestre
► Découvrez la programmation complète
Le public sera aussi amené à interroger l’existence même de certaines œuvres, de par leur caractère éphémère, immatériel ou même invisible, sur la base d’une crédulité nécessaire, sans faille, envers l’artiste. Cette septième biennale d’ELEKTRA est présentée sous le commissariat d'Alain Thibault.
À noter la présence de Isha Tallieu, Directrice de Tallieu Art Office, de la Fédération Wallonie-Bruxelles participeront au 14e Marché international d'art numérique (MIAN), les journées professionnelles d'ELEKTRA, à Arsenal les 20 et 21 juin. Tailleu Art Office est une agence de promotion d'artistes et d'organismes artistiques dans différents domaines : arts visuels, art de l'installation, art sonore, musique, musique classique contemporaine, arts du spectacle, et d'aide au développement de carrière au niveau national et international.
Notes biographiques
En 2009, Sébastien Lacomblez est diplômé en arts numériques. Il a suivi sa formation à l’ESAPV (Mons-BE). Très actif, dès ses études, il est co-fondateur de Verrue en 2007, une structure de micro-production et de diffusion multimédia. Il réalise notamment sous ce label un fanzine qui marque déjà sa volonté de s’orienter vers des formes transdisciplinaires. L’imaginaire suscité par la musique électronique underground influence profondément sa démarche artistique. Précurseur du Glitch art, l’artiste produit des œuvres qui exploitent les potentialités de l’informatique en développant une esthétique de l’accident. artsplastiques.cfwb.be
Kurt d’Haeseleer vit et travaille à Bruxelles. Il est artiste audiovisuel et directeur artistique du WERKTANK, une plateforme belge de production et de distribution pour les arts liés aux nouvelles technologies dont la mission principale est la production et la distribution d’installations artistiques qui explorent la relation entre la technologie et la perception. D'Haeseleer travaille aussi régulièrement en tant qu'artiste visuel pour le théâtre, la danse et l'opéra, et il a également réalisé ses propres performances audiovisuelles avec, entre autres, Franck Vigroux, Jon Hassell, Guy Cassiers, etc. kurtdhaeseleer.com